vendredi 8 mai 2020

Le Faubourg des diaboliques de Philippe Grandcoing

Résumé :

La deuxième enquête de l'antiquaire Hippolyte Salvignac

Paris, printemps 1907 : dans une France en plein bouleversement, l'antiquaire et enquêteur Hippolyte Salvignac est de retour !

Accusé d'avoir assassiné le mari de son ancienne maîtresse, il devra batailler pour prouver son innocence, mais aussi pour disculper un proche de Picasso. Ces nouvelles aventures le conduisent du Paris interlope de Montmartre, berceau des avant-gardes artistiques, aux hôtels particuliers du faubourg Saint-Germain. Menant en parallèle la quête des origines familiales de son ami l'inspecteur Lerouet, il plonge au plus profond des turpitudes des élites. Le voilà sillonnant un pays aux puissants contrastes : Sologne des chaumières et des châteaux, terroirs traditionnels du Quercy, Midi Languedocien ravagé par la crise viticole...

Alliant la qualité de la documentation et un réel sens de l'intrigue, Philippe Grandcoing fait revivre un moment d'une extraordinaire intensité, où se forge avec fracas la modernité du XXème siècle, celle des Demoiselles d'Avignon mais aussi celles d'une économie déjà mondialisée et d'une démocratie confrontée aux colères populaires. Autant de défis pour les figures historiques croisées au fil de ces pages captivantes, de Clemenceau à Picasso, en passant par Derain et Apollinaire.


Avis :

Je vous faisais découvrir la première enquête de ce cher Hippolyte Salvignac avec "Le tigre et les pilleurs de Dieu" que j'avais beaucoup apprécié en novembre dernier. Je suis heureuse d'avoir pu découvrir cette seconde enquête qui est dans le même style que la précédente, voire un cran légèrement au dessus.

Nous sommes en janvier 1907. Hippolyte revient d'un séjour de deux semaines qu'il a passé à Quercy. De retour à Paris, le voilà déjà convoqué par ce cher Clemenceau. Pas le temps pour notre héros de se poser et de profiter des délices de la vie qu'on le remet de suite dans le bain sauf que voilà, ce cher Clemenceau le convoque dans un endroit plutôt insolite... On va soumettre à notre cher antiquaire un projet révolutionnaire concernant la police auquel il pourrait prendre part. En effet, Clemenceau a le projet ambitieux de créer une unité de police utilisant la nouvelle technologie comme le téléphone, une voiture tout en ayant recours à des méthodes nouvelles comme les empreintes ! De part son métier, notre antiquaire pourrait être très utile aux forces de l'ordre...

Après une nuit bien arrosée, Hippolyte va recevoir la visite de la police qui va l'arrêter pour le meurtre de François-Emile Sérandie, le mari d'Eugénie, son ancienne maîtresse. Ce dernier a été retrouvé inanimé, le corps criblé de coups de couteau sauf que voilà, notre antiquaire n'a aucun souvenir de la nuit dernière. C'est confus dans sa tête ; il est incapable de dire où il a été, ce qu'il a fait, même si il se souvient parfaitement avec qui il était... Il ne peut décemment pas donner les noms de Hennion et Clemenceau pour sauver sa peau...

Après avoir passé quelques jours derrières les barreaux, Salvignac sera innocenté de ce terrible meurtre sauf que voilà, il a été échaudé et n'a pas très envie de retourner vers la politique et préfère se consacrer à sa boutique, ce que l'on comprend aisément. Avec son jeune associé, il va fréquenter le quartier de Montmartre, faire la connaissance d'artistes où il fera la terrible découverte que l'un des artistes sera accusé du meurtre dont il vient tout juste d'être innocenté ! Contrarié, Hippolyte bon gré mal gré va reprendre contact avec la police afin de faire toute la lumière sur cette affaire qui commence à prendre une drôle de tournure. Aidé de Lerouet, son ami policier, ils vont tous les deux enquêter pour trouver le coupable de cet atroce meurtre.

Comme je vous le disais plus haut, je trouve que ce roman est un cran au-dessus du premier tome. L'auteur a une grande connaissance de l'époque et il se plaît à nous servir un récit des plus justes et des plus agréables à lire. La reconstitution est minutieuse, la qualité du récit est grandiose.

La plume de Philippe Grandcoing est fluide, pointilleuse, riche et très agréable à lire. Je suis toujours autant fan du phrasé de l'auteur qui nous permet une immersion totale au temps de la Belle Epoque.

Tout ça pour vous dire que j'ai passé un agréable moment avec ce polar historique qui devrait plaire aux amateurs du genre.


Note : 8,5/10


Nombre de pages : 444


Je remercie De Borée Editions pour cette belle lecture.

7 commentaires:

Bonjour,

Merci de votre visite sur le blog et de m'avoir laissé un petit mot.

A bientôt !