Le dernier des nôtres d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre

Je remercie le Livre de Poche pour ce service de presse et l'auteur pour cette gentille dédicace.

Résumé :

Manhattan, 1969 : un homme rencontre une femme. Dresde, 1945 : sous un déluge de bombes, une mère accouche d'un petit garçon.

Avec puissance et émotion, l'auteur nous fait traverser ces continents et ces époques que tout oppose : des montagnes autrichiennes au désert de Los Alamos, des plaines glacées de Pologne aux fêtes new-yorkaises, de la tragédie d'un monde finissant à l'énergie d'un monde naissant... Deux frères ennemis, deux femmes liées par une amitié indéfectible, deux jeunes gens emportés par un amour impossible sont les héros de cette fresque flamboyante.

Avis :

Nous sommes à Manhattan, en 1969. Werner Zilch dîne avec Marcus, son meilleur ami et associé, lorsqu'il voit passer une charmante jeune femme. Ce bourreau des cœurs sent qu'il est tombé sur la femme de sa vie ! Et oui, il s'est fait percuter par une des flèches de Cupidon ! C'est elle, il en est certain. Il décide de lui courir après, de la courtiser, il est prêt à entamer une relation avec cette inconnue. Sauf que Marcus ne l'entend pas de la même oreille que lui, ce dernier a peur de voir Werner gâcher ce rendez-vous qui est vital pour eux deux... Tout ça pour une femme, qu'il ne connaît absolument pas !

Werner et Marcus sont à la tête d'une entreprise de construction et de réhabilitation d'anciens bâtiments, située en plein cœur de Manhattan ce qui doit bientôt leur rapporter beaucoup d'argent. Le père de Marcus est architecte et leur apporte leur aide quand il le peut. Et ce que l'on sait à cet instant, ce n'est clairement pas le moment de tout gâcher !

Werner a toujours été le plus instable des deux. C'est probablement dû au fait que c'est un enfant adopté, il ne sait rien de sa mère biologique si ce n'est qu'elle lui a choisit son prénom. Il est devenu un jeune homme drôle, charismatique. Il vit en colocation avec Marcus avec qui, il partage presque tout : travail, ambition et les soirées animées.

Werner va réussir à approcher Rebecca. Il n'a pas fait dans la dentelle, il lui est rentré dedans en voiture, pas terrible la technique de drague n'est-ce pas ? Mais cela va apporter ces fruits, une drôle de relation va débuter entre eux, ce sera peu conventionnelle mais passionnelle.

Nous sommes en 1945, à Dresde, en plein bombardement. Changement d'époque, changement de lieu...

Des immeubles s'écroulent, des blessés sont amenés sans discontinuer auprès des médecins, des infirmiers. Les soldats sont submergés, ils ne savent plus quoi faire, ils ne savent plus où donner de la tête. Ils sont perdus, ils ne savent plus comment soigner les patients qui arrivent constamment, qui ont besoin de soins d'urgences, ils ne savent plus comment aider les patients en souffrance qui sont en fin de vie.

Le cas le plus marquant, le plus traumatisant aurais-je envie de vous dire est celui de Luisa Zilch, une jeune future mère qui est prête à accoucher mais qui est également sur le point de perdre la vie... L'ironie du sort qui va enlever le parent, le seul que cet enfant a... Elle les supplie de sauver son bébé, il faut l'aider, il a toute sa vie devant lui même si, il sera orphelin... Nous, lecteurs pensons de suite que c'est Werner, que nous assistons à sa naissance et à la perte de l'être qui l'aura aimé plus que sa vie.

Je dois vous dire que si j'ai été choqué, attristé par ce terrible début de vie de Werner, la suite en vaut le détour ! Il sera sauvé et nourri par le sein d'une autre femme, une mère qui a perdu son bébé dans le même temps. Sa tante Marthe va le chercher mais il sera finalement adopté aux États-Unis. Que peut bien avoir comme secrets la famille de Werner ? Pourquoi est-il considéré comme "Le dernier des nôtres" ? Est-ce que les épaules de Werner seront assez solides pour faire face à ses découvertes ?

L'histoire de ce jeune homme qui veut connaître qui il est, ses origines, son passé, sa mère biologique, celle qui l'a mis au monde envers et contre tout est passionnante ; on se laisse vite prendre au jeu, on a envie de savoir ce que va trouver Werner. La plume de l'auteur est fluide, simple et entraînante. Je me suis vite laissée embarquer dans cette histoire où tout commença finalement en 1945 et non en 1969 comme on pourrait le penser de prime abord...

Ce livre a été primé au "Grand prix du roman de l'académie française" et je ne pense pas qu'il ait volé ses titres de noblesses, bien au contraire ! Je vous recommande chaudement la lecture de ce livre qui vous fera faire un bond dans le passé d'un jeune homme hors du commun.


Note : 9/10