- Bonjour Thierry, merci de
m’accorder cette petite interview !
- Merci à vous, Dilshad, de m’accueillir à votre bord.
Question n°01 : pouvez-vous
vous présenter en quelques mots.
Je suis un écrivain, c’est-à-dire que je passe ma vie à écrire
et que je suis à peu près incapable de rien faire d’autre. Cela mis à part, je
suis un type comme les autres.
Question n°02 : j’ai eu la
chance de pouvoir vous découvrir à travers « L’insigne du boiteux »,
un thriller vraiment exaltant ! Pourquoi ce genre ? Vous êtes vous
cantonner dans l’écriture du thriller uniquement ou vous êtes vous essayé à
d’autre style ?
J’ai écris des romans de toutes les sortes (et pas seulement
des romans). J’aime bien travailler la couleur noire, car il me semble qu’elle
permet de mieux dégager les autres couleurs : celles de tous les
sentiments, bleus, roses ou gris.
Question n°03 : vous êtes
thé ou café ?
Ni l’un ni l’autre. Et quand je bois du jus de raisin, il
n’est même pas fermenté…
Question n°04 : à quel
moment écrivez-vous ? Le jour, la nuit, dès que l’inspiration vous
vient ?
Dès que l’inspiration me fait la joie de venir, et c’est
plutôt la nuit. Les muses n’aiment pas le bruit.
Question n°05 : vous êtes
plutôt ancienne école (papier/crayon) ou moderne (tablette/pc) pour écrire
?
J'aimerais bien écrire au stylo plume (ça m’arrive parfois),
mais je suis plus productif avec un clavier.
Question n°06 : quelle est
votre couleur préféré ?
Le vert doré de la feuille de gui.
Question n°07 : comment vous
est venue l’idée de l’histoire de « L’insigne du boiteux » ?
Longue histoire, qui remonte au temps où je lisais, étudiant, En Haine du Roman, un essai sur Flaubert
dans lequel Marthe Robert explore le complexe de « l’enfant
trouvé » : ce sentiment que développent des enfants mal dans leur
peau, se croyant issus d’une famille plus reluisante à leurs yeux que la leur,
et condamnés à vivre une vie qui n’est pas la leur dans un milieu indigne d’eux.
J’ai voulu pousser ce trait de caractère au maximum, jusqu’à imaginer ce qui
pourrait advenir d’un vrai prince, arraché enfant à son destin. Ce thème,
seulement effleuré dans L’Insigne du
Boiteux, est fouillé à fond dans La
Fureur du Prince.
Question n°08 : vous êtes
sucré ou salé ?
Il faut le demander aux personnes qui m’ont goûté ;)
Question n°09 : quel est
votre auteur préféré ?
Dostoïevski. Mais j’aime aussi un grand nombre d’autres
romanciers, et aussi de philosophes. J’ai un peu plus de mal avec les écrivains
français d’après guerre, bien que quelques découvertes que j’ai faites
récemment parmi les auteurs d’aujourd’hui (surtout des femmes d’ailleurs),
m’ont vraiment accroché.
Question n°10 : quel livre
trône fièrement dans votre bibliothèque ?
L’Odyssée. C’est le livre de ma vie. A quelque page que je l’ouvre,
il me parle de moi, de nous. La forme peut en sembler parfois un peu surannée,
mais il conserve néanmoins une puissance et une beauté étonnantes.
Question n°11 : quel est
votre actualité à venir ?
A part la promotion de La
Nuit du Sacre (sortie en septembre chez NL), la parution des Actes d’un
colloque philosophique que j’avais organisé en novembre dernier à la BNF, avec
Benoit Chantre, sur le Désir. Le calendrier 2017 est très fourni, mais il est
encore un peu tôt pour en parler. Je peux déjà vous dire que deux nouveaux
romans paraîtront d’ici l’été prochain.
Question n°12 : quel est
votre rituel d’écriture ?
Il me faut le silence, ou parfois un petit fond de musique
baroque. Sinon, contrairement à certains de mes personnages (…), je n’ai pas
besoin de rituel pour passer à l’acte.
Les spaghettis à la sauce de tomates fraîches, avec ail,
basilic et huile d’olive. J’ai des goûts peu sophistiqués, et comme je ne mange
aucun animal, ni vivant ni mort, mes choix sont relativement restreints.
Question n°14 : si vous
devriez me conseiller un livre, ce serait lequel et pourquoi ?
J’ai un peu l’embarras du choix… Le livre de Cathy Galliègue,
qui paraîtra l’année prochaine chez Albin Michel, est un chef d’œuvre (comme le
précédent). J’ai beaucoup aimé aussi les romans récents de Roselyne Magdalena,
Carole Declercq ou Martine Magnin.
Question n°15 : vous vous
intéressez à l’art en général ?
Oui mais je n’aime pas les musées. Cela dit, voir deux
Kandinsky au musée d’art moderne de Venise, cet été, a été une joie pour moi.
J’aime la musique (j’en fais d’ailleurs), et mes goûts vont de Bach aux Arctic
Monkeys, en passant par Dylan, Queen, Les Beatles, Brassens ou le jazz (il y a
d’excellents groupes de jazz français depuis une vingtaine d’années, comme
celui de Trotignon par exemple).
Question n°16 : quel est
votre dessert préféré ?
Le clafoutis aux cerises ou une charlotte à l’ananas. En
choisir un des deux est au-dessus de mes forces…
Question n°17 : quelle est
votre bibliographie exacte ? J’ai essayé de la chercher sur Internet mais
je n’ai jamais trouvé deux fois la même info…
Elle commence à être très fournie. Une bonne dizaine de
publications philosophiques, cinq romans publiés, et une quinzaine d’autres,
déjà écrits, qui attendent leur heure…
Question n°18 : quelle est
votre style de musique ?
Le must, pour moi, c’est Ballad
of thin man, de Bob Dylan, et les Suites
pour violoncelle, de Bach. Mais il y en a d’autres, déjà cités, et d’autres
encore, qui me plaisent beaucoup aussi : Schubert ou Scriabine, par
exemple. Mais une chanson d’Hugues Aufray ou de Jean Louis Murat peut très bien
me ravir aussi.
Question n°19 : quel livre
lisez-vous en ce moment ?
La rame à l’épaule, de
Baptiste Rappin ; Les Derniers jours
de René Girard, de Benoît Chantre ; et chaque jour une dizaine de
pages de Balzac (les premiers chapitres de Le
Père Goriot sont épatantes, les suivantes aussi d’ailleurs) ou un poème de
Bonnefoy ou de Rimbaud.
Question n°20 : quel film
Disney vous correspond ?
Ratatouille. Ce cuisinier qui cache un rat sous sa toque,
c’est tout moi : incapable d’écrire quoi que ce soit sans le secours de
mon rat !
Question n°21 : comment
êtes-vous tombé dans l’écriture ? Un auteur, un livre ?
Jack London, Homère, Hugo. Notre Dame de Paris m’a collé le
virus quand j’avais 12 ans, mais je couvais déjà cette heureuse maladie depuis
quelques années, en écrivant des trucs pourtant imbuvables…
Question n°22 : votre
histoire est à Paris. Pourquoi avoir choisi la capitale ?
Parce qu’elle constitue le décor quotidien de beaucoup de
gens, et que c’est dans ce quotidien que je voulais introduire un élément
d’étrangeté absolue, Le Prince Akhavan, afin de susciter une atmosphère où tout
semble devenir incontrôlable.
Question n°23 : le dernier
mot de la fin est pour vous, si vous avez quelque chose à dire à vos lecteurs,
allez-y !
La vie me donne beaucoup de joies, et d’abord la joie-même de
vivre. Parmi ces joies, celles que me font mes lecteurs en me disant qu’ils ont
passé de bons moments avec mes romans, est l’une des plus exquises. En
écrivant, j’essaie modestement de les en remercier.
- Je vous remercie pour vous êtes
prêté au jeu des questions/réponses, à bientôt !
- Merci Dilshad, et bravo pour l’enthousiasme et la compétence dont vous
faites preuve pour partager vos engouements littéraires avec les personnes qui
suivent votre blog. Cette envie de transmettre de belles choses, je trouve que
c’est très important, très utile, et très beau.
Ah oui, j'ai beaucoup entendu parler de son roman et cette interview m'a encore plus donné envie de le découvrir !
RépondreSupprimerMerci ma belle, ça me fait plaisir !
SupprimerMerci Dilshad pour vos questions fines et les illustrations si bien choisies. A bientôt.Thierry Berlanda
RépondreSupprimerMerci à vous Thierry, ce fût un plaisir ! A bientôt :)
SupprimerMerci Dilshad pour vos questions fines et les illustrations si bien choisies. A bientôt.Thierry Berlanda
RépondreSupprimerComme d'habitude, un entretien séduisant avec cet écrivain rare et distingué que j'adore. Sauf le rat, il faut que je me renseigne !!! pour le reste, il a le talent chevillé au coeur, une plume facile sans complaisance, et ses romans noirs sont lumineux de plaisir. En plus , j'aime beaucoup les hommes, ils sont rares aussi, qui ne mangent pas leurs copains animaux.
RépondreSupprimerJe suis ravie que cette interview vous ait plu Martine !
SupprimerHou, c'est une sacrée et belle interview. Merci pour la découverte de cet auteur.
RépondreSupprimerMerci Hamisoitil, c'est un plaisir !
SupprimerUne interview super sympathique =)
RépondreSupprimerMerci pour ce moment de détente. :)
Merci :)
SupprimerAvec plaisir Mam'zelle :)